Dans le cadre de la manifestation « Alger capitale de la culture arabe 2007 » et sous le patronage de la Ministre de la Culture Mme Khalida Toumi, le Musée national de l’enluminure, de la miniature et de la calligraphie arabe « Dar Musatapha Pacha –Casbah » organise a partir d’aujourd’hui une exposition, qui a comme intitulé « Encre et Papier » et ce, jusqu’au 10 janvier 2007.
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Yacine KACIMI-EL-HASSANI
Issu d’un haut lieu du soufisme, la Zaouïa d’El Hamel (Algérie), Yacine KACIMI-EL-HASSANI s’éveille au signe scripturaire dans un milieu familial où la sacralité du verbe imprégnait tout : le murmure à l’oreille du nouveau-né comme le viatique pour le mourant. De cette omniprésence est née la nécessité de célébrer une langue, source de beauté, de désir et d'effroi.
Sa rencontre précoce de la littérature soufie (mystique musulmane) lui a ouvert un dialogue avec des textes d’outre-sens. Dépassement de la langue par la poésie et transcendance de l’écriture par la calligraphie.
La diversité des sources d'inspiration du calligraphe se traduit par une soif inextinguible de nouvelles pistes du dire. Pour autant, le passage entre facture classique et expérimentation ne met pas à mal un attachement à l'authenticité et une réelle volonté d'innovation. Ici le domaine devient espace et le trait, mouvement.
Dans le paysage actuel de la calligraphie où la tendance générale est au mimétisme consensuel, l’artiste a choisi la distance, le tâtonnement et l’exploration. Tant au plan de la langue, principalement la poésie soufie où il puise son énergie, que les techniques, formes et nuances qu’il découvre au fil de l'encre.
Pour lui, il n’est de trait que par transbordement de l'idiome. C'est un préalable absolu. Les mots ont pour nom, éclats, réminiscences, vers, formules ou lettres longuement ressassées. Ils se font jet, geste incisif, lent ou invisible. Le trait se veut clair, net, évanescent, inachevé, diaphane, poreux, lisse, rugueux, cendré, caresse ou morsure. Antérieur à l’espace qu'il doit transcender, le trait est esprit et mouvement là où on croit l'assigner dans une forme figée.
Le calligraphe à deux styles de prédilection, le maghribi avec ses nombreuses variantes et le kufi. L’artiste joue avec brio à souligner les nuances de ces écritures. Il s'attache à en traquer les subtilités comme s'il voulait départager des sosies. En effet, il faut user d'un trésor d'imagination et beaucoup de sensibilité pour préserver le fragile équilibre entre les deux.
Un trait autonome à l'égard de la lettre et du mot, rend le fragment aussi riche que l'ensemble. Quand tel soufi déclame qu’il est le point diacritique de la lettre ba (allusion à la phrase liminaire bismi allahi), il laisse entendre que le tout est compris dans l’un. La séparation physique n’entame en rien l’esprit qui habite, englobe, précède et succède à tout. La transparence, recherchée dans les œuvres de l’artiste, semble vouloir transcender l’équivoque de la lettre, qui révèle et voile à la fois. Un peu comme le rythme d'une respiration, le regard se charge de perpétuer le mouvement de la graphie au-delà de l’encre sur papier.
Rachid Guerbas
Parcours et réalisations :
-Né en 1963 à Bou-Sâada.
-Études supérieures en sciences sociales (Alger -Le Caire -Paris)
-Études musicales à l’École Nationale de musique de Bourges (France).
-Formation en calligraphie arabe auprès d’un maître de l’École de Bagdad, Ghani Alani
-Formation en calligraphie persane auprès de Abdullah Kiaïe, de l’École de Téhéran.
-Création de lettrines pour les éditions Fishbacher (Paris).
-Création de livrets pour des éditions musicales (Collection Al sur).
-Créations calligraphiques pour le spectacle musical Le Fou d’Elsa de Louis Aragon.
-Interventions dans les écoles d’art. -Animation de stages en France et à l’étranger.
-Auteur de calligraphies pour l’anthologie de la musique arabo-andalouse de Rachid Guerbas.
-Co-fondateur et directeur du Festival des Rencontres d’El Qantara (Bourges-France).
-Musicien de l’Ensemble Albaycin de musique arabo-andalouse.
Expositions :
- Abbaye de Noirlac (France) – 2007 - Gijon (Espagne) - 2005
- Paris – 2004 – Angoulême– 2003 - Bourges– 2001 – Niort - 2000 - Nanterre -1999 ( France)
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Yacine KACIMI-EL-HASSANI
Issu d’un haut lieu du soufisme, la Zaouïa d’El Hamel (Algérie), Yacine KACIMI-EL-HASSANI s’éveille au signe scripturaire dans un milieu familial où la sacralité du verbe imprégnait tout : le murmure à l’oreille du nouveau-né comme le viatique pour le mourant. De cette omniprésence est née la nécessité de célébrer une langue, source de beauté, de désir et d'effroi.
Sa rencontre précoce de la littérature soufie (mystique musulmane) lui a ouvert un dialogue avec des textes d’outre-sens. Dépassement de la langue par la poésie et transcendance de l’écriture par la calligraphie.
La diversité des sources d'inspiration du calligraphe se traduit par une soif inextinguible de nouvelles pistes du dire. Pour autant, le passage entre facture classique et expérimentation ne met pas à mal un attachement à l'authenticité et une réelle volonté d'innovation. Ici le domaine devient espace et le trait, mouvement.
Dans le paysage actuel de la calligraphie où la tendance générale est au mimétisme consensuel, l’artiste a choisi la distance, le tâtonnement et l’exploration. Tant au plan de la langue, principalement la poésie soufie où il puise son énergie, que les techniques, formes et nuances qu’il découvre au fil de l'encre.
Pour lui, il n’est de trait que par transbordement de l'idiome. C'est un préalable absolu. Les mots ont pour nom, éclats, réminiscences, vers, formules ou lettres longuement ressassées. Ils se font jet, geste incisif, lent ou invisible. Le trait se veut clair, net, évanescent, inachevé, diaphane, poreux, lisse, rugueux, cendré, caresse ou morsure. Antérieur à l’espace qu'il doit transcender, le trait est esprit et mouvement là où on croit l'assigner dans une forme figée.
Le calligraphe à deux styles de prédilection, le maghribi avec ses nombreuses variantes et le kufi. L’artiste joue avec brio à souligner les nuances de ces écritures. Il s'attache à en traquer les subtilités comme s'il voulait départager des sosies. En effet, il faut user d'un trésor d'imagination et beaucoup de sensibilité pour préserver le fragile équilibre entre les deux.
Un trait autonome à l'égard de la lettre et du mot, rend le fragment aussi riche que l'ensemble. Quand tel soufi déclame qu’il est le point diacritique de la lettre ba (allusion à la phrase liminaire bismi allahi), il laisse entendre que le tout est compris dans l’un. La séparation physique n’entame en rien l’esprit qui habite, englobe, précède et succède à tout. La transparence, recherchée dans les œuvres de l’artiste, semble vouloir transcender l’équivoque de la lettre, qui révèle et voile à la fois. Un peu comme le rythme d'une respiration, le regard se charge de perpétuer le mouvement de la graphie au-delà de l’encre sur papier.
Rachid Guerbas
Parcours et réalisations :
-Né en 1963 à Bou-Sâada.
-Études supérieures en sciences sociales (Alger -Le Caire -Paris)
-Études musicales à l’École Nationale de musique de Bourges (France).
-Formation en calligraphie arabe auprès d’un maître de l’École de Bagdad, Ghani Alani
-Formation en calligraphie persane auprès de Abdullah Kiaïe, de l’École de Téhéran.
-Création de lettrines pour les éditions Fishbacher (Paris).
-Création de livrets pour des éditions musicales (Collection Al sur).
-Créations calligraphiques pour le spectacle musical Le Fou d’Elsa de Louis Aragon.
-Interventions dans les écoles d’art. -Animation de stages en France et à l’étranger.
-Auteur de calligraphies pour l’anthologie de la musique arabo-andalouse de Rachid Guerbas.
-Co-fondateur et directeur du Festival des Rencontres d’El Qantara (Bourges-France).
-Musicien de l’Ensemble Albaycin de musique arabo-andalouse.
Expositions :
- Abbaye de Noirlac (France) – 2007 - Gijon (Espagne) - 2005
- Paris – 2004 – Angoulême– 2003 - Bourges– 2001 – Niort - 2000 - Nanterre -1999 ( France)
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