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lundi 18 avril 2011

les algériennes

Je n'ai jamais rencontré quelqu’un ayant l'audace d'analyser ce phénomène, ni dans une conférence, ni dans un livre ni face à face.
Je ne suis pas un analyste, ni homme de science ni psychologue ou anthropologue, je suis un algérien, humble et nerveux et clair, mais je suis intelligent et je suis observateur de première.
Un jour dans la banque où je travaillais, un de mes collègues m'a raconté une anecdote, un des ses amis vivait à Londres dans un appartement avec un égyptien, quand l'égyptien appelle sa mère il lui parle avec une certaine douceur, une délicatesse, et lui exprime son amour et qu'elle lui manque énormément. L'algérien de son côté quand sa mère lui appelle il lui parle comme un caporal-chef périmé et bourré de cornet de bœuf pourrait parler aux soldats appelés intimidés. Jusqu'au jour ou l'égyptien fait la remarque à son copain; quel mal ta mère te l'a causé pour que tu lui parle comme ça?!
Simple, elle l'a accouché en Algérie.
Je sais que les algériens ont souffert la colonisation depuis des millénaires, qui a les mêmes effets que les maladies, ayant le pouvoir d'influencer les ADN, en conséquent la carte génétique pourrait porter la peur, l'agressivité la colère mais reste que les problèmes dès 1962 sont plus graves.
L'algérien né depuis la nuit des temps dans un conflit, paralysé et privé de ses droits de faire ce qu'il veut, sans avoir les soldats partout avec leur mitrailleuses, de sa voix; de dire son opinion de crier contre la pauvreté et la misère, de son rêve de construire son pays comme il veut, cet algérien s'est retrouvé libre, soudainement (par rapport à la vie des nations).
Voilà le problème. Nous n'avons pas des algériens en Algérie, plutôt une Algérie dans chaque algérien. J'explique plus clairement, quand l'Algérie a gagné son indépendance nous avions des hommes leaders et penseurs mais ils étaient tous assassinés, donc le pays était dans les mains des arriérés, des personnes sans projet de société, sans but unique d'une nation unique, sans une vision synthétique sur l'étoffe de la société algérienne, sans appartenance à une doctrine philosophique ou politique ou école de pensée, seulement des soldats qui traitent le pays; comme dit Mohamed KACIMI: "comme un butin de guerre".
C’est-à-dire que l'algérien qui; depuis des milliers d'années, attend son indépendance, en fin de compte il ne bénéficie que de trois mois de "dite" liberté, et puis retour à la case du départ. Naturellement, vous suspectez une deuxième révolution, une explosion de colère et de rage contre le dictateur, mais comment le faire et les rues sont occupés par les chars français y les soldats de libération dedans?
Non, les algériens ne se sont pas explosés, ils se sont implosés. Comme réaction extrême, chaque algérien a construit son pays de rêve dans son imagination, et avec des émotions allumées, il commença à y croire. Petit à petit, il rédigea une constitution libre et démocratique, une législation juste et modérée, une langue inconnue, et lui le peuple heureux; et lui le président idéal. Mais le problème est qu'il n'est pas du tout le seul générateur de cette imagination, quelques autres millions d'algériennes et d'algériens l'ont fait aussi, et donc, il a une forte concurrence sur "Never land", et par conséquence il est impossible qu'un concurrent dit à l'autre "je t'aime".
Pour preuve, choisissez un marché aléatoirement, je vous recommande en mois de Ramadhan, ou rejoignez une file d'attente dans une société étatique ou une mairie et vous l'écouteriez vous-même, tous les algériens et  (moi incluant) se disent l'une à l'autre "vous les algériens faites comme vous voulez, c'est comme si en chacun de vous un état indépendant". C'est une expression commune. Et vous allez remarquer qu'ils se sont tous entendu sur cette hypothèse, aussi sur la réalité qu'ils sont tous maux, j'exclame! J'exclame parce que depuis l'entente qu'ils sont maux et indépendamment incontrôlable; personne n'a pris l'initiative de regrouper le peuple pour réaliser une mission commune.
Toutes ces vicissitudes politiques, historiques et éducatives; depuis la Tchernobylisation du pays par Boumediene, jusqu'à l'extermination de la race intellectuelle au cours des années 1990, le résultat est un bébé déformé et paralysé, sourd, aveugle et muet, que sa mère est morte en l'accouchant.
Telle est notre réalité, nous parlons une langue composée d'arabe familier, amazigh, turque et hébreu. Un panaché horrible et incompréhensible. Nous avons une histoire floue et modifiée selon le besoin. Un système politique étrangement mutant et inutile et inhabile et une société pauvre et déchirée, qui; sans pitié a vu son espoir étranglé.
Entre la pauvreté et la haine, l'amour n'a pas encore de place.

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